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École de Rouen. Un critique d'art à l'honneur à la galerie Bertran à Rouen
École de Rouen. Un critique d'art à l'honneur à la galerie Bertran à Rouen

Antoine Bertran rend honneur à Georges Dubosc dans cette exposition où les textes du célèbre critique d'art rouennais répondent aux belles toiles des peintres de l'École de Rouen. C'est à découvrir à la galerie Bertran à Rouen (Seine-Maritime) du 11 octobre au 16 novembre 2019. Le galeriste Antoine Bertran, spécialiste de l'École de Rouen (Seine-Maritime), rend, pour la première fois, hommage au critique rouennais Georges Dubosc. Une exposition d'une forme nouvelle dont il nous parle :Pourquoi avoir dédié cette exposition à un critique d'art ?"Georges Dubosc fut un ardent défenseur de l'École de Rouen. Il avait reçu une formation de peintre, mais il s'est vite orienté vers la critique. En fait, il était bien meilleur écrivain que peintre. En tant que critique, il porte un regard moderne sur cette nouvelle tendance, contemporaine de l'impressionnisme. Lors de sa formation de peintre à Rouen, il rencontre Delattre et Zacharie, et il ne va cesser de côtoyer dès lors les membres de l'École de Rouen. Il écrit sur l'architecture, sur le théâtre et sur la peinture, et ses articles témoignent de la richesse de la vie culturelle rouennaise sur plusieurs décennies. Il évoque les différentes expositions organisées à Rouen chez Legrip, rue Victor Hugo ou au musée des Beaux-arts. C'est une figure emblématique pour les Rouennais, un homme avec un stylo toujours à la main et le cigare sur les lèvres, qui fut en son temps une bibliothèque vivante. De plus, ses articles sont très agréables à lire : c'est un style très imagé !"Quelles ont été vos sources pour mettre en œuvre cette exposition ?"Aujourd'hui, grâce au travail de Guy Pessiot et de Jacques Tanguy, tous ses articles sont référencés sur le web, mais je me suis aussi appuyé sur une biographie publiée en 1928, un an après sa mort : un livre où sont compulsés tous ses articles publiés pour le journal de Rouen, avec qui il a commencé à collaborer dès la fin du XIXe siècle. Il y parle quasiment de tous les peintres de l'École de Rouen : les trois générations sont concernées, des débuts de l'académie de Delattre jusqu'à Bordes ou Le Trividic. La bibliothèque municipale conserve également un fond Dubosc. Quant à ses œuvres, elles restent introuvables. Sa période de production a vraiment été trop courte."Quelle forme avez-vous souhaité donner à cette exposition ?"J'ai choisi de mettre face à face les œuvres de l'École de Rouen et les critiques de Georges Dubosc concernant ces artistes. Même si ce n'est pas exactement le tableau dont le critique parlait, on se plonge dans cette façon dans la vision du critique. On retrouve, par exemple, des Dindons de Couchaux, un sujet qui a été traité de manière récurrente par l'artiste, et dont Georges Dubosc a souvent parlé : il reprochait à Couchaux ses manquements en termes de dessin, tout en faisant l'éloge de ses talents de coloriste. J'ai choisi d'exposer aussi une toile de Pierre Hodé, inspirée par le port de Rouen, juste avant qu'il ne s'oriente vers le cubisme, ou encore une vue de la rue Saint-Éloi par Bordes. En tout, ce sont une quarantaine d'œuvres que j'ai sélectionnées pour cette exposition, en particulier de superbes fusains de Michel Fréchon dont la technique est particulièrement aboutie, ou une représentation de la place Saint-Hilaire, animée et colorée de Maurice Louvrier. La plupart de ces toiles proviennent de collections privées."Cette toile monumentale de Couchaux a sans doute été réalisée spécialement pour un salon. - Elodie Laval

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