Exposition Charles FRECHON (1856-1929)
Exposition Charles FRECHON (1856-1929)
Charles FRECHON (1856-1929)
Néo-impressionniste



Profondément attaché à sa terre natale, Charles Frechon (1856-1929) trouve dans les paysages de sa région la source inépuisable de son inspiration. Après s’être affranchi d’un enseignement classique à l’Académie de Peinture et de Dessin de Rouen, il s’oriente progressivement vers une peinture aux recherches néo-impressionnistes.

Frechon adopte les principes techniques de la division du ton, des juxtapositions de petites touches colorées et la simplification volontaire de la palette. « ...il développe une palette improbable, transposant le cher motif dans des tons qui sont parmi les plus artificiels de son époque.» * Dès le début des années 1890, ses toiles révèlent une radicalité nouvelle : il associe des bleus durs, des verts frais et des roses brique, limitant le nombre de couleurs pour renforcer les contrastes. Déposé en infimes touches, les teintes parcimonieusement choisies créent un léger scintillement sur la toile. Cette technique divisionniste à l’économie chromatique confère à ses paysages une intensité lumineuse singulière.

Frechon ne cherche pas à appliquer une méthode théorique stricte, mais à traduire à sa manière la nature avec sincérité et sensibilité. Dans ses tableaux, la luxuriance des jardins, des vergers et des campagnes normandes s’organise avec rigueur, transformant la végétation en une présence à la fois débordante et maîtrisée. Georges Dubosc voyait en lui « le peintre des pommiers en fleurs, des vergers au printemps, des floraisons roses et blanches », soulignant cette attention aux cycles saisonniers.

Frechon occupe ainsi une place singulière chez les néo-impressionnistes avec une vision intime de la nature. Ses recherches de couleur, menées avec constance et indépendance, inscrivent son œuvre dans le prolongement des grands courants picturaux de la fin du XIXe siècle, tout en affirmant une identité singulière et un enracinement dans le paysage normand.

Le peu d’œuvres qu’il nous laisse font de chaque exposition une opportunité incontournable pour admirer son travail.


Antoine Bertran 






* Laurent Salomé « Charles Frechon (1856-1929) « éditions SE 2008.
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