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Découverte. Une collection américaine de peintures de l'école de Rouen à découvrir
Découverte. Une collection américaine de peintures de l'école de Rouen à découvrir

Le nouvel accrochage de la galerie Bertran à Rouen (Seine-Maritime) bénéficie de prêt de toiles méconnues, en provenance d'une collection privée américaine : c'est à découvrir jusqu'au 12 juillet 2019 !Antoine Bertran rassemble de nombreuses toiles de l'école de Rouen (Seine-Maritime) dans ce nouvel accrochage. Quinze d'entre elles proviennent d'une collection privée américaine. Il nous explique l'intérêt de cette nouvelle exposition :D'où viennent les toiles actuellement présentées ?Antoine Bertran : "Une bonne partie de ces toiles provient d'une collection privée américaine. Ce collectionneur a commencé à rassembler des toiles de l'école de Rouen dans les années 2000. Il s'est d'ailleurs fourni en partie ici, à la galerie Bertran. Parmi les quinze toiles de sa collection, huit proviennent de la galerie. C'est un autre collectionneur installé aux États-Unis qui lui avait parlé de la galerie. À l'époque, c'est avec mon père qu'il avait traité mais, depuis, nous sommes restés en contact. Aujourd'hui, alors qu'il souhaite céder sa collection, il a fait le choix de nous confier ces toiles. C'est l'occasion de redécouvrir des œuvres qui n'ont pas été exposées depuis une vingtaine d'années."Quelles sont les toiles les plus remarquables issues de cette collection particulière ?"Parmi ces toiles se trouve un Fréchon rare, car il représente le port de Rouen : Fréchon s'intéressait surtout aux paysages naturels et cette toile, qui date sans doute de 1890, n'est pas dans le style divisionniste qui fera son succès, mais dans un style proche de celui de Joseph Delattre, un autre 'mousquetaire' de l'école de Rouen. On découvre aussi une toile remarquable de Pinchon, peinte en 1907, qui représente la nature en été en Normandie, selon une technique fauve : ses arbres sont traités à la façon de Van Gogh. Pinchon était visiblement l'un des favoris de ce collectionneur. On retrouve beaucoup de toiles du maître dans cette collection. C'était un très bon coloriste, qui a toujours beaucoup de succès."Quelles sont les autres toiles qui viennent compléter cette collection ?"En pensant à ces quinze toiles d'exception, j'ai aussi exposé des toiles issues de collections privées parisiennes, comme ce tableau de Boudin de 1894 qui représente Fécamp et qui a beaucoup voyagé de main en main, des États-Unis à l'Amérique du Sud, avant d'intégrer notre fond. Cet accrochage présente les peintures d'une dizaine de représentants de l'école de Rouen, dont Dumont, Lebourg, Lemaître, Fréchon et Pinchon, mais on découvre aussi les toiles cubistes de Pierre Hodé et de rares portraits au fusain en clairs-obscurs de Charles Angrand : des pièces très techniques, qui lui demandaient un très long temps de travail."Y a-t-il des toiles qui représentent Rouen ou les environs ?"Oui, bien sûr. Ils ont beaucoup travaillé près de Rouen. Delattre peint, par exemple, les trois mâts amarrés à Canteleu, Lemaître peint la sortie de l'église à Darnétal, des personnages saisis sur le vif, et Pinchon peint un jardin en fleur, qui est sans doute le sien, à Bois-Guillaume, car il est représenté de nombreuses fois dans ces toiles. L'exposition présente aussi une aquarelle de Franck Boggs qui représente la rue de l'Épicerie, à Rouen. C'est un peintre contemporain de Boudin et originaire des États-Unis. Lebourg, quant à lui, peint le Mont Gargan. On retrouve bien les paysages caractéristiques de Rouen et des environs dans ces toiles."Quelles sont les sculptures exposées face aux toiles ?"Ce sont des œuvres de Raymond Bigot, un contemporain de Louvrier et Pinchon. Au côté de Pompon, il est formé aux arts déco à la taille directe. Sa production est essentiellement animalière. Certaines de ses œuvres sont visibles au musée de Honfleur. Il travaille sur des billes de bois exotiques qui transitent par le port du Havre, comme l'ébène ou le palissandre. L'exposition présente neuf de ses sculptures : des pièces qui sont aujourd'hui très rares. Parmi celles-ci, un dindon, une chouette hulotte, une pintade ou un tétras : ce ne sont que des pièces uniques !"Certaines de ces toiles n'ont pas été exposées depuis 20 ans ! - Elodie Laval

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