Avec ce nouvel accrochage, Antoine Bertran surprend ses visiteurs en présentant des œuvres des peintres de l'école de Rouen plutôt atypiques. Ce galeriste partage avec plaisir sa passion et ses connaissances sur les peintres emblématiques de Rouen.
Comment avez-vous constitué
cette nouvelle collection ?
Avec le temps, je deviens de plus en plus exigeant. Ma sélection se fait cependant plus en fonction de la qualité picturale que de la cote du peintre. La plupart de ces nouvelles acquisitions proviennent de collections privées, et j'ai eu la chance de dénicher des œuvres vraiment insolites, comme ce décor mural aux oiseaux réalisé par
Jacques-Émile Blanche, dont on connaît surtout les portraits de société. C'est certainement le fruit d'une commande, ce qui lui permet de s'essayer à un sujet nouveau. De même, en vitrine, on découvre une toile de
Léon-Jules Lemaître bien éloignée de sa production habituelle. Lui qui s'est fait connaître avec ses vues de villes animées représente ici un corps de ferme en Normandie et le repas des cochons. La touche est d'inspiration divisionniste, une technique très furtive dans sa production.
Dans quelle mesure la ville de Rouen
a-t-elle inspiré ces peintres ?
La Seine est toujours la grande star de
Delattre, qui l'a peinte dans des atmosphères très variées. L'exposition présente côte à côte deux œuvres du maître, peintes à quelques années d'intervalles mais qui illustrent bien l'évolution de sa technique. On aura plaisir aussi à se plonger dans cette toile de
Léon-Jules Lemaître, à la palette étonnamment lumineuse, qui représente la jetée animée de Dieppe avec ses Poletaises aux jupes volant dans le vent.
Antoine Bertran présente une nouvelle sélection d’œuvres qui permet de découvrir des aspects méconnus de la production des peintres de Rouen, tant par la technique utilisée que par les sujets traités. - Elodie Laval